7 décembre 2011

Être prof de français

Récemment, j'écrivais que M. François Legault voulait rémunérer les enseignants en fonction de leurs compétences. En fait, l'éducation est un monde fort complexe où il s'avère difficile d'évaluer le travail accompli. Néanmoins, je crois que les enseignants pourraient être rémunérés selon leur... matière. Bon, je m'attends à des commentaires virulents, mais à ce que je sache, aucun professeur ne corrige davantage que celui qui enseigne le français. Qu'on se le dise et qu'on se le répète, pour qu'un élève devienne compétent en lecture, en écriture et en communication orale, il doit lire, écrire et communiquer fréquemment, et ce, en étant confronté à des évaluations ponctuelles. Ainsi, l'enseignant, surtout en écriture, corrige des dictées, des productions, des tests de lecture, etc. Pouvez-vous imaginer le nombre d'heures que cela peut représenter, sans compter la présence en classe, aux récupérations, aux rencontres de parents, aux réunions avec la Direction et avec les collègues? Difficilement, j'en conviens. Or, je peux vous assurer le nombre d'heures est de loin beaucoup plus élevé que celui des autres enseignants. Cependant, les profs de français ont le même salaire que les autres...

À mon avis, non seulement nous devrions valoriser la profession enseignante au Québec, mais encore faudrait-il que le développement des savoirs liés à la maîtrise de la langue française soit au premier rang des préoccupations. Comment ne pas voir que si un élève est confiant et compétent en français, cela aura assurément des répercussions positives dans toutes les matières, de même que dans sa vie future, professionnelle?

À quand une rémunération plus élevée pour les profs de français, mesdames et messieurs les député(e)s de l'Assemblée Nationale? Évidemment, les enseignants de cette matière devraient être évalués de façon continue, tout au long de leur carrière. C'est tout un débat, j'en conviens, qui sous-entend beaucoup d'aspects subjectifs, mais tout de même, il faudrait que l'on se penche sur le sujet, même si dans la conjoncture actuelle, l'intimidation est un sujet encore plus urgent. En fait, apprendre le français, les mathématiques ou l'histoire, c'est complètement secondaire. Ce qui importe le plus, c'est le bonheur de tous et chacun. Un enfant heureux apprend mieux, mais un enfant malheureux cesse de vouloir apprendre et comprendre, avec raison. Donnons-lui donc la chance de commencer sa vie du bon pied, le coeur à l'ouvrage, rempli d'enthousiasme, d'amour et de passion.

4 commentaires:

  1. Oh, quelle discussion tu lances... j'aime ça, brasser des idées !

    Je ne sais pas si on peut effectivement penser au salaire en fonction de la matière. Dans ce cas, il faudrait même différencier le salaire d'un prof de français de 1ère secondaire d'un prof de 5e secondaire...

    Un enseignant de français à temps plein dans mon école a trois groupes. Un enseignant de sciences a sept groupes. Ça fait 215 élèves... alors les longs rapports de laboratoires, ce n'est pas une mince tâche (surtout qu'à notre école, la qualité de la langue est évaluée dans chaque matière).

    C'est vrai, comme tu le mentionnes, que pour vérifier les apprentissages des élèves, nous devons le plus souvent possible évaluer leur maîtrise de la langue, de la compréhension de la lecture et de toujours s'assurer d'une utilisation adéquate du français en classe.

    Avec ma super collègue, depuis trois ans, nous travaillons à développer des pratiques qui nous permettent de garder des traces plus fréquemment, mais sans perdre toute vie sociale ou quantité de sommeil.

    De toute manière, je ne comprends pas pourquoi mes élèves seraient toujours en évaluation ou pourquoi j'enseignerais en vue des évaluations.

    Merci pour la discussion, le brassage des idées...

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  2. Il est vrai qu'un tel sujet peut susciter bien des réactions !

    Je me suis déjà posée cette question... après réflexion, je me suis rendue compte que je me plaignais plus de ne pas avoir de temps que de la lourde tâche de correction.

    J'ai alors réalisé que même si j'avais un plus gros salaire, l'argent supplémentaire ne compenserait pas pour les heures pendant lesquelles je ne suis pas à 100% avec mes enfants...

    Je pense, par contre, que notre tâche serait moins grande si tous les profs, toutes matières confondues, corrigeaient les fautes de français dans leurs évaluations. Les élèves se forceraient plus et finiraient probablement par développer une méthode de correction plus sérieuse. Mais là, je soulève un autre débat qui ne fait pas l'unanimité, en tout cas, dans mon école ! :)

    Pourtant, ne dit-on pas sans cesse que le français est l'affaire de tous ?

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  3. Une belle idée de lancée!
    Je ne connais pas suffisamment les tâches des différents enseignants selon les matières, mais ce que tu dis a beaucoup de logique.

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  4. Bien des injustices dans le système !!!

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Merci de me laisser un mot sympathique.