20 octobre 2010

Un Art d'être mère?

Existe-t-il un manuel d'instructions sur l'Art d'être mère? Un texte que l'on pourrait suivre ad litteram, point par point? Un examen à passer pour obtenir un permis? Des inspecteurs pour évaluer quotidiennement notre travail éducatif? Non, heureusement, nous écrivons notre propre Art d'être ce que nous sommes, nous, les mères. On a beau se dire soi-même et l'entendre dire des autres que tout s'apprend par l'expérience, dans le vif du quotidien, sur le tas, comme on dit, mais il reste que parfois, il faut savoir s'arrêter.

En ce moment, en tant que maman, je suis à une croisée des chemins. Je dois m'arrêter, réfléchir, me remettre en question. Mon coeur de mère n'en peut plus... Je pensais tout faire comme il se doit, comme il faut, être sur le bon chemin, mais je fais sûrement fausse route. Je glisse sur le terrain de celles qui se proclament haut et fort indignes, marâtres, voire même infâmes! Et si j'étais une vraie mère hautement indigne?

Hier, ma petite Marianne m'a lancé : Je veux ma maman! Sous la colère, je lui répétais que j'étais là. Au fond, je savais très bien ce qu'elle voulait me dire, me lancer comme message. Elle voulait désespérément sa maman d'avant, celle qui était toujours douce et compréhensive, celle qui la prenait dans ses bras inconditionnellement, celle qui ne punissait pas mais pardonnait tout. Au contraire, depuis quelque temps, trop longtemps déjà pour un coeur d'enfant, je suis impatiente, intolérante, stressée et stressante pour mes moussaillons. Encore aujourd'hui, Marianne fredonnait une de mes chansons, C'est ma vie. Elle l'a personnellement modifiée : C'est ma vie, c'est pas l'enfer, avec ma maman, mais c'est pas le paradis... Je pourrais voir cela comme une pure coïncidence, un mot d'enfant en toute innocence, mais j'y vois au contraire un message inconscient de mon amour... Comme l'a si bien écrit M. sur son blogue, http://mcommemaman.blogspot.com/2010/10/hier-soir.html, je crois également que les enfants sont tellement plus sages et plus intelligents que nous, les adultes! Bien sûr, nous sommes beaucoup trop orgueilleux pour l'avouer, voire même le penser. Relisons Le Petit Prince d'Antoine de St-Exupéry pour mieux s'en convaincre... L'essentiel est invisible pour les yeux. On ne voit bien qu'avec les yeux du coeur. Et en affaire de coeur, ce sont les enfants les champions, les plus meilleurs! Ils savent tout. Ils voient tout. Ils comprennent tout. On oublie cette vérité. En fait, on ne veut pas la savoir. On cache, on enfouit de la poussière (mauvaises expériences, émotions et sentiments négatifs) sur le plus grand et précieux des trésors, notre coeur, source de notre joie et de notre créativité. {Préoccupée donc par tous mes petits projets, les passe-temps que je voudrais explorer (photographie, peinture, calligraphie, couture et j'en passe), mes pensées et arrières-pensées d'adulte (comme un retour à l'enseignement ou la recherche d'une entreprise à la maison) qui veut tout, tout de suite, de jeune maman en quête d'inspiration, j'ai oublié l'essentiel. La vraie vie est là, sous mes yeux, dans mon coeur. Réaménager un bureau, ranger une maison, tout peut bien attendre quand trois belles âmes débordantes de joie sont prêtes à jouer et aimer, encore et encore! Car pour construire une vie, tout se joue ici et maintenant, dans l'instant présent, pas autrement.} Ajout fait pendant une heure d'insomnie, afin de pallier le manque décrit dans le nota bene.

Ainsi, à partir d'aujourd'hui, je veux écrire mon propre Art d'être mère et ainsi le graver dans ma mémoire. J'ai besoin d'écrire pour me souvenir, car il est tellement facile d'oublier ses bonnes intentions!

Premier commandement de l'Art d'être mère :
Le coeur a toujours (la) raison.
Il est la source de ma joie et de ma créativité.

Nota bene : J'ai effacé par inadvertance deux grands paragraphes (les yeux trop rougis par la fatigue et la tristesse), alors finalement, je laisse place à votre imagination pour lire entre mes lignes. Diderot l'a si bien dit : Quand on écrit, faut-il tout écrire? Quand on peint, faut-il tout peindre? De grâce, laissez quelque chose à suppléer par mon imagination!

3 commentaires:

  1. Les maux de l'âme passent par les mots que tu libères de ton esprit. Ils viennent jusqu'à nous et nous touchent. Que la puissance des paroles dites et livrées sur ton clavier t'apporte réconfort dans les moments plus difficiles à passer. Garde ton beau sourire !

    RépondreSupprimer
  2. À l'impossible, nul n'est tenu... Je te trouve bien dure avec toi-même. Ton désir de perfection est louable mais utopique. Comment peux-tu continuer à toujours tout donner sans prendre le temps de faire le plein pour toi? Comme bien des mamans, tu es la dernière sur ta liste de priorités et il est plus que temps que tu recharges tes batteries. Fais-toi plaisir! Offre-toi une petite heure ou deux par semaine pour refaire le plein. Je suis certaine que Martin ne s'y opposerait pas. Le choix de l'activité te revient: cours de photographie ou de couture, entraînement physique (c'est possible en 30 minutes!), inscription à un groupe de partage quel que soit le but visé, tout ça te permettrait de relativiser... À tout considérer, la somme de tes irritants est sûrement inférieure à celle des petits miracles auxquels tu as la chance de pouvoir assister au quotidien...

    RépondreSupprimer
  3. Odette : Merci pour tes bons mots qui font du bien. Je les savoure depuis toujours.

    Christiane : Tu as peut-être raison, à savoir que je suis dure envers moi-même. Toutes les femmes de ce monde ne le seraient-elles pas également? À mon avis, nous sommes toutes en quête de perfection, qu'on le veuille ou non. Néanmoins, je sais pertinemment qu'il faut accepter justement que nous ne serons jamais parfaites!
    Oui, je suis la dernière sur la liste des priorités de ma vie, mais pour l'instant, je ne peux faire autrement. Je suis de celles qui veut tout apprendre et tout donner à ses enfants. Je ne donne peut-être pas tout ce qu'il faut (comme les garderies), mais au moins, je suis fière des petits pas que je fais. J'ai toujours été comme ça, même dans ma vie professionnelle, vouloir à tout prix que tout repose entre mes deux épaules, tout faire moi-même, au risque de bien des problèmes et des frustrations avec mes pairs... C'est sûrement un défaut, mais je l'accepte.
    Pour ce qui est du choix d'une activité, c'est sûr que je dois en trouver une, ou plusieurs, pour refaire le plein d'énergie. Un entraînement physique, d'abord, pourrait chasser les trop-pleins émotionnels! Je te tiens donc au courant de mes bonnes résolutions, avant même le jour de l'An! Bisous!

    RépondreSupprimer

Merci de me laisser un mot sympathique.