28 octobre 2010

Grève pour les uns, routine pour les autres

Ce matin, pendant qu'Angélique était à son cours d'éveil musical (elle joue de la chenille claquante, me dit-elle...!?!), je suis allée faire un p'tit tour au IGA, avec Mathis-Antoine et Marianne. Étant donné que c'était un avant-midi de grève pour les éducatrices en milieu familial, beaucoup de mamans tiraient leur enfant, c'est le cas de l'écrire...

Écoute furtive d'une discussions entre un bambin de 3 ans et sa maman, dans l'allée des produits bios...

- Pourquoi n'arrêtes-tu pas de sortir de l'auto? C'est pourtant elle que tu voulais!
- (...)
- Arrête de prendre n'importe quoi, donne-moi la main!
- (...)
- As-tu fini de toucher à tout-e- (insistance sur le e)?
- (...)
- Ça suffit, tu retournes à la garderie, j'fais la grève!

Intérieurement, je riais un brin en écoutant ce dialogue (ou bien monologue). Le petit a presque envoyé paître sa mère (par de grandes gestuelles en l'air) dans les céréales bios! Allez à l'épicerie une fois par mois, il faut vraiment en profiter, donc on touche à tout! De mon côté, Marianne poussait son petit panier et lorsque je lui disais ce dont on avait besoin, elle savait exactement où aller. Oui, je l'avoue j'en profite pour faire un tout petit clin d'oeil aux mamans à la maison, qui savent fort bien que le train-train quotidien avec des enfants (routines, repas, siestes, commissions, activités & mille autres petites babioles), c'est beaucoup plus que du sport, c'est une discipline hors-catégorie! À force d'initier les enfants aux petits détails du quotidien, ils deviennent des champions, comme faire l'épicerie! Je m'en vais au marché, je mets dans mon p'tit panier... Euh, beaucoup de patience et de tolérance!

Je ne voudrais surtout pas offusquer personne, surtout pas mon humble et ô combien admirable mère qui éduque des enfants depuis plus de 20 ans, à la maison, sans jamais prendre congé pour elle, mais pensons-nous aux mères qui décident d'éduquer leurs propres enfants? Certes, une année de congé de maternité, c'est bien, une année de congé sans solde ensuite (ce dont je me prévaux), c'est mieux, mais après, qu'arrive-t-il si je suis à la maison avec mes enfants jusqu'à leur âge de raison? Me reconnaît-on des droits, ou quoi que ce soit? Non, alors il faut toute une dose de compromis pour perdre son ancienneté, son expérience, plusieurs contacts, etc. J'hésite encore à mettre une croix sur l'enseignement encore quelques années, je réfléchis et remue tout ça dans ma tête, quand j'ai quelques minutes, comme maintenant, pendant que les enfants dorment (ou font semblant, peut-être).

À Radio-Canada, on mentionnait que les éducatrices (des femmes à 99%) en milieu familial étaient victimes de stéréotypes, liés directement au fait qu'elles exercent un travail (plutôt un métier, voire une vocation) à la maison, donc traditionnel et non valorisé par la société, d'où les salaires beaucoup moins élevés. Je termine cette chronique avec un texte que j'avais écrit, à la suite d'une entrevue de Christiane Charette avec Dr Barrette.

Bonjour,

J'ai écouté l'entrevue avec le Dr Gaétan Barrette, en campagne d'idées, qui stipule clairement que l'expertise a un coût! Ensuite, d'entrée de jeu, vous mentionnez que le prochain débat sur la détresse psychologique des professeurs n'a rien à voir avec le combat de M. Barrette. Erratum! Au contraire, c'est justement fondamentalement lié. Il existe plusieurs solutions pour améliorer la qualité de vie des enseignants et des infirmiers du Québec qui, soit dit en passant, devraient être considérés comme des professionnels, mais une première solution est urgente, c'est-à-dire la valorisation de la profession. Pour ce faire, le salaire de ces travailleurs acharnés, le coeur au ventre et toujours à l'ouvrage, devrait être beaucoup plus élevé... La santé et l'éducation sont les deux piliers de la société québécoise, puis ce sont majoritairement des femmes qui en font partie! Étrange que ces deux secteurs soient parmi les moins bien payés!

Évidemment, l'argent, ce n'est pas suffisant, mais c'est le premier changement, selon moi, qui devrait s'imposer... Merci à l'émission de proposer d'excellents débats d'idées qui font évoluer notre société...

Cordialement,

Isabelle Bouthillier, enseignante au secondaire dans une autre vie, aujourd'hui maman à temps plein à la maison, le plus sous-payé et non valorisé des métiers, mais la plus belle des professions!

Voilà, c'est mon opinion. Quelle est la vôtre?

Ah! j'allais oublier d'écrire qu'après l'épicerie, à la fin de l'atelier d'éveil musical d'Angélique, nous avons eu droit à un magnifique petit concert intitulé : La nuit des vampires. Tout simplement mignonne, cette fameuse chenille claquante aux couleurs flamboyantes dont jouait Angélique, pour imiter le son des vampires!

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