28 juin 2010

Les Grands Vacanciers


Après le branle-bas de combat des siestes, dans un perpétuel bordel ménager, je souffle quelques minutes pour rédiger ces quelques lignes. Un grand moment aujourd'hui. Odette, Guy et Vincent partent pour l'Europe. Première destination : Paris. Que je les envie! Néanmoins, je suis très heureuse qu'ils vivent ce voyage tous les trois. La larme à l'oeil et au coeur, j'aurais tant aimé qu'on fasse cet itinéraire tous les quatre, pour boucler la boucle familiale, le noeud gordien (par métaphore, un problème inextricable, finalement résolu par une action brutale). Évidemment, un voyage n'est pas une action brutale, mais tout de même, chaque voyage nous mène au bout de nous-mêmes, matières brutes mêlées à de l'éternité.

Quand mes parents me racontaient leurs expériences en Europe, je rêvais d'y aller à mon tour, et d'abord avec eux. Revivre leur passé. Aujourd'hui, avec trois jeunes enfants, ce voyage comme ils le vivront ne pourrait se faire. Je ne peux que leur souhaiter tout le bonheur du monde, ensemble. Les souvenirs communs sont sublimes dans la mesure où ils tissent des liens pour la vie et nous relient pour toujours. Moi qui ai décidé de faire ma vie : quitter la maison, étudier, travailler, me marier et avoir des enfants, je constate que mon frère a choisi un tout autre chemin. Longtemps, je ne comprenais pas sa voie et tentais de lui faire prendre conscience que d'autres chemins s'ouvraient à lui. Soit! il n'a pas écouté sa grande soeur, et c'est tant mieux. Quoi de mieux que demeurer au foyer familial le plus longtemps possible et, un jour, partir avec ses parents dans les plus beaux pays du monde? Sans soucis quotidiens reliés à l'argent et au temps, au travail ou à tout ce qui nous assaille, nous tiraille et finalement, nous déraille, la vie est beaucoup plus douce.

Dans les listes interminables de nos p'tites vies, les vacances devraient s'y retrouver plus souvent qu'autrement. Et sous l'onglet vacances, les voyages devraient être beaucoup plus nombreux. La maxime qui proclame que les voyages forment la jeunesse est trop réductrice. Plus encore, les voyages forment l'âme, la façonnent et changent notre regard sur l'existence humaine, tellement complexe. C'est comme un filtre unificateur qui donnerait l'illusion que le monde est cohérent en tout et en partie, peu importe où nos souliers ont marché. Alors toi mon frère, moi et mes souliers trop petits, enfermée dans mon quotidien, te souhaitons de sortir de toi-même pour visiter ce vieux monde, cette terre ancestrale, racine de ce que nous sommes et de ce que nous serons. Certes, la culture américaine que tu apprécies tant est une inépuisable toile de créativité et d'ingéniosité, mais ose admirer la beauté de l'Europe, avec tous les vestiges des civilisations passées, sources de l'Occident actuel. Plonge et abreuve-toi de connaissances, de visions et d'inspirations! Bois à ma santé et à celle de ceux qui t'ont fait naître, et peut-être renaître, tes parents...

Bon voyage, mes grands et heureux vacanciers.
Je vous aime et vous embrasse. xxx

Skype is the limit! À demain pour un premier test...

1 commentaire:

  1. Très touchant comme témoignage ! J'y reviendrai par nostalgie et aussi grand plaisir de te relire mon écrivaine !

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