1 janvier 2020

Bonne et heureuse année 2020!

Ce matin, 2020. Premier mot en ouvrant un bouquin de Philippe Delerm, Les mots que j'aime, je lis « allégresse ». Ce n'est pourtant pas le mot qui me serait venu à l'esprit spontanément, moi qui peine encore à marcher avec une cheville foulée depuis trop longtemps. Je voudrais bien gambader avec allégresse dans ma maison (ou dans les bois), mais très lentement mes pas se font. Je suis revenue dans l'antre de mes Chroniques Sympathiques, car ma mère m'a envoyé le lien d'une lettre que j'avais écrite à ma grand-mère, il y a déjà sept ans. Les larmes ont coulé tout doucement en lisant mes mots, tout comme en regardant défiler des photos de mes enfants en 2013.

Je ne me souvenais plus du tout de mon mot de passe pour ce blogue, mais je ne sais pas quel hasard, tout m'est revenu et me voici à écrire ces quelques mots.

Je vous souhaite une année, voire une décennie à vivre de rares mais intenses moments d'allégresse et de joie intenses. Ils sont si rares, mais lorsqu'ils passent, savourons-les, en espérant qu'ils reviendront. 

Isabelle

L'allégresse, qui vous pénètre et qui ne vous appartient pas, c'est comme l'inspiration.

« Ça ne jaillit pas vers les hauteurs oxygénées, comme la joie. Ça n'interroge pas le cours de la vie, comme le bonheur. Mais c'est un joli mot, qui déploie le corps et l'esprit dans un assentiment au monde. On n'attend rien de plus, simplement de goûter comme jamais la fraîcheur du petit matin. À bicyclette, c'est bien pour ça, quand la ville dort encore, le pédalage peut traduire cette rondeur inattendue, parfait. Des pas de danse dans la tête, on n'a aucune raison de faire la fête, et c'est ça, l'allégresse. S'étonner d'être bien, et puis s'abandonner. On a des ailes, et quand même ça dure un peu dans le presque grave, avant de se dissoudre sans regret. Ça vous tombe dessus puis ça s'en va, ça reviendra par hasard sans qu'on sache pourquoi. 
C'est un des rares sentiments qui ne génère aucune angoisse, aucun désir de possession, aucun regret. Ça vous pénètre et ça ne vous appartient pas. Un mélange de sensations? Mais non, c'est beaucoup plus profond que ça, et plus insaisissable. On n'aura pas la clé. Il faut se laisser faire. »

Philippe Delerm, Éditions Points, octobre 2013, p.53.






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