3 avril 2013

Le mois de l'autisme, soyons aussi ouverts sur la différence.

Autisme. Ce seul mot et tout ce qu'il implique est si lourd de sens et de conséquences. Il fait partie des troubles envahissants du développement (TED). Depuis que j'enseigne au secondaire, et ce, même dans des établissements privés, j'ai travaillé avec des jeunes qui avaient un TED. Moi qui suis si émotive et si empathique, j'éprouve beaucoup de difficulté à entrer en communication avec des adolescents qui, justement, manifestent des problèmes d'interactions sociales, de communication verbale (et non verbale) et j'en passe. J'apprends, avec le temps. Ces jeunes m'ont toujours fascinée par leur grande intelligence et leur intérêt marqué (parfois obsessif) pour certains sujets. J'apprends, aussi avec le temps. De plus, le besoin d'un cadre rigide de ces élèves me ramène souvent à l'ordre. Un seul changement dans la routine du jour peut les déstabiliser et désynchroniser leur processus d'apprentissage. 

Je voudrais néanmoins attirer votre attention sur un point : la différence. Chaque fois qu'un enfant agit ou pense différemment, qu'il soit diagnostiqué TED ou non, nous devrions intervenir de manière personnalisée et unique. Je sais, en ce moment, dans le monde de l'éducation dans lequel nous évoluons (et évaluons), avec des classes au secondaire de 36 élèves, il est très difficile d'intervenir personnellement et différemment, mais nous devons faire des pas en ce sens. 

Prenons pour exemple l'épineuse question des devoirs. Au Collège, comme un peu partout au Québec, les devoirs sont obligatoires. Si l'élève ne fait pas son travail, il a une retenue sur l'heure du dîner. Après plusieurs devoirs non faits, d'autres conséquences s'appliquent, comme des plans d'intervention. Cette année, un de mes élèves ne fait systématiquement pas ses devoirs. Malgré tout, il réussit très bien ses examens. Je soupçonne un trouble envahissant du développement en raison de sa difficulté à entrer en contact avec les autres, son isolement, son intérêt très (trop?) marqué pour la mythologie, etc. Dans la logique de cet élève, malgré les avertissements de la direction (son admission au Collège serait compromise), il ne voit ni l'intérêt ni l'utilité des devoirs. De plus, pour l'instant, il trouve que ses retenues le midi sont instructives et lui permettent d'améliorer son français, car on lui demande de recopier différents textes. Au moins, c'est ça de positif!

Enfin, je me pose des questions. Certes, les devoirs et les leçons, c'est bien et ça aide à mieux comprendre la matière, mais dans certains cas, cela peut nuire à la motivation. Que faire? J'ai proposé à l'élève de faire ses devoirs sur l'heure du dîner, afin de lui épargner des retenues. Solution logique et efficace? On verra. Ce n'est qu'un cas parmi tant d'autres. Chaque élève est unique, apprend différemment et manifeste son intelligence de multiples façons. Hélas! l'école, dans son souci d'uniformité, passe parfois à côté de l'essentiel. Soyons toujours ouverts sur la différence. Voilà.

« Vos enfants ne sont pas vos enfants. Il sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à elle-même... Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés. L'Archer voit le but sur le chemin de l'infini et il vous tend de sa puissance pour que ses flèches puissent voler vite et loin. »

2 commentaires:

  1. Je suis aussi très interpellée.
    Je retourne ce genre de situation pour trouver une faille, une solution.
    Ça m'attriste bcq.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Après notre discussion et après ma rencontre avec notre directeur, nous avons rencontré l'élève en question. Finalement, il fera ses devoirs à la bibliothèque (sur l'heure du dîner). Je suis tellement heureuse que nous ayons trouvé une solution! J'espère vraiment qu'elle sera efficace! :)

      Supprimer

Merci de me laisser un mot sympathique.