29 mars 2013

Ça sert à quoi, un enfant?

– Pardon, mais t’es quoi, toi ? 
– Comment ça, je suis quoi ?
– Ben oui, t’es quoi comme animal ?
J’ai pensé : « Houlala, je dois être dans la campagne profonde dont m’a parlé maman, pauvre mouton, il n’a jamais vu d’enfant de sa vie ! »
– Je ne suis pas un animal, j’ai dit, je suis Léonard.
– C’est comme un léopard ? m’a demandé le mouton.
– Non, c’est mon prénom. Toi, par exemple, tu t’appelles comment ?
– Mouton.
– Je vois. C’est alors que le mouton m’a reniflé et m’a posé une drôle de question :
– Et tu sers à quoi ?


Extrait de L'Enfant, Colas Gutman, Mouche de l'école des loisirs

Il y a de ces livres qui, parfois, se retrouvent sur notre chemin d'une manière inattendue. On ne les attendait pas, on ne les cherchait pas, mais on les trouve et c'est souvent heureux ainsi. C'est l'histoire d'un tout petit livre intitulé L'Enfant. J'aurais tellement aimé que ma fille lise ce livre toute seule...

- Maman, tu ne veux quand même pas que je lise un roman!
- Euh, oui. Tu verras, je suis convaincue que tu l'aimeras celui-là!
- Voyons, y'a même pas d'images!
- Oui, quelques-unes, quand même! Tu verras, ce livre a même gagné des prix!

Ce dernier argument n'avait absolument aucun poids dans la balance, hélas. J'ai donc abdiqué, cette fois-ci...

Finalement, par une douce soirée du mois de mars, quand l'hiver ne voulait point laisser sa place au printemps, j'ai lu L'Enfant à mes deux filles. Elles ont ri. L'humour de l'enfant, Léonard, est tout à fait charmant. Elles ont apprécié leur lecture, mais surtout, elles ont réfléchi. À quoi? Eh bien! À une grande question : à quoi ça sert un enfant? Lecture magique qui ouvre une porte vers le ciel, puis qui ouvre une fenêtre toute grande sur l'immensité du questionnement.


- Maman, un enfant, ça sert aux parents! me dit Angélique.
- Et toi, Marianne, qu'en penses-tu? demandai-je, les yeux remplis de points d'interrogation.
- Un enfant, ça sert à aimer les gens! me confia-t-elle avec un gros câlin.


***

Parfois, en voulant éduquer nos enfants, on glisse sur des terrains mouvants et émouvants...

- Saviez-vous qu'aujourd'hui, il y a plus de deux mille ans, Jésus est mort?
- Ah oui? Qui l'a tué?
- Eh bien! Ce sont les Romains, en fait, mais c'est une longue histoire...
- Maman, pourquoi Astérix et Obélix n'ont pas donné de potion magique à Jésus? me demande mon petit Mathis-Antoine.

***

En feuilletant L'imagerie de la Bible avec les enfants, ils sont vraiment subjugués par l'histoire de cet homme, Jésus, mort pour avoir proclamé qu'il était le Fils de Dieu.

- Ne vous en faites pas, car Jésus n'est finalement pas mort, il est ensuite devenu un ange. Regardez, c'est écrit : « Dieu est plus fort que la mort et il promet à tous les Hommes qu'ils peuvent eux aussi être vivants pour toujours ».
Angélique pleure...
- Maman, c'est pas juste, pourquoi ce sont seulement les hommes qui peuvent devenir des anges?

***


En tout cas, s'il est parfois difficile de savoir à quoi ça sert un enfant, il est simple de savoir qu'un parent, lui, ça sert souvent à consoler... et dire la vérité et redire la réalité, bref, à éduquer!

4 commentaires:

  1. Le masculin aurait-il le dessus sur le féminin? Faut-il avoir été humain afin de pouvoir être un ange?

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    1. De grandes questions! Pour ce qui est de la première, hélas, en grammaire comme dans la vie, le masculin l'emporte très souvent! ;)

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  2. Dans la (belle!) folie et intensité de mes dernières semaines, je n'avais pas eu le temps de venir faire mon tour ici... Je m'étais ennuyée! Quel plaisir de te lire!

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    1. Ah! Mille mercis Nathalie de prendre le temps, non seulement de me lire, mais également de m'écrire! :)

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