2 décembre 2010

Jour 2 : la Guignolée du 2 décembre


Qui a dit que le Grand ménage d'une maison se faisait au printemps?
Mais non, c'est au début de décembre, pour la Guignolée!

Saviez-vous que...
Si aujourd'hui elle prend la forme d'une collecte de nourriture et d'argent pour venir en aide aux plus démunis, au temps des druides de l'ancienne Gaule, le mot « guignolée » puiserait son origine dans l'expression « Au gui, l'an neuf! », en décembre de chaque année, à la cueillette des feuilles de gui auxquelles la croyance gauloise attribuait des vertus thérapeutiques?
Source : Wikipédia

Ce matin, pendant que les enfants mangeaient tranquillement leurs céréales préférées, j'ai décidé d'épurer le garde-manger... C'est ainsi que nous avons rempli deux grandes boîtes de victuailles de toutes sortes : condiments, confitures, maïs soufflé, fèves, biscuits, chocolat, lait maternisé, etc. La semaine dernière, Angélique & Marianne avaient préparé des sacs de bonbons (restants d'Halloween) sur lesquels elles avaient apposé des petits collants de Winnie... C'était enfin le temps de les donner aux pauvres! En passant, je n'aime pas ce mot ni même le mot démuni (ni même toutes les étiquettes que l'on colle aux êtres), mais il faut bien nommer (si on veut les aider) les personnes qui ont besoin d'un petit coup de pouce dans une période difficile de leur vie.

- Maman, les pauvres vont pouvoir avoir une soirée-cinéma avec du pop-corn! me dit fièrement Angélique.

Ensuite, Martin s'est sûrement dit intérieurement : ma blonde veut donner, on va vraiment donner et on va voir jusqu'où elle pourra aller... Eh bien! Il n'en revenait pas, car tout ce qu'il sortait des armoires de la cuisine (verres en plastique des enfants en quantité industrielle, assiettes, plats et contenants), tout, oui, presque tout, je disais oui pour donner... Plus le temps avançait, plus les sacs et les boîtes se remplissaient et s'empilaient dans le garage, au grand bonheur de mon charmant époux pour qui l'épuration de la maison est un moment de jubilation intérieure. S'il pouvait vivre avec le strict minimum, ô combien il serait heureux! Pauvre lui qui a marié une ramasseuse de biens et qui adore visiter les brocantes l'hiver, puis les ventes de garage l'été!

- Ah! J'adore Noël qui nous rend zen, enfin! me lance-t-il tout heureux... Si au moins Noël pouvait durer toute l'année!

Enfin, avec les enfants, ce fut le tour de la salle de jeux (hum, hum) d'être quelque peu épurée. Bon, ça s'est légèrement corsé, car les filles ont beaucoup de difficulté à se départir de leurs jeux, mais j'avoue qu'aujourd'hui elles ont fait preuve d'une grande générosité... Les sacs de toutous (j'ai beau en donner tous les mois, ils reviennent toujours en force!), les foutus cossins (patentes, gugusses, comme vous voulez) toujours épars sur le plancher, tout y passait! C'est fou comme en faisant cet exercice, on prend conscience à quel point nous sommes entourés de mille et un objets, à quel point nous achetons trop, trop, trop. Je sais, je suis la première à blâmer dans l'achat des jeux (que j'achète souvent usagés), car j'adore que les enfants expérimentent toutes sortes de choses. Quand un jouet n'est pas populaire, hop, on le donne (ou on le range pour le ressortir quelque temps plus tard...)!

- Maman, j'ai enfin retrouvé ce jeu-là! Ça fait tellement longtemps que je le cherchais!

Également, j'avoue avoir eu le coeur gros en mettant des joujous de bébé dans les boîtes, car une partie de ma vie et de la leur devenait une tranche du passé, un moment qui ne reviendrait plus... Des petits blocs multicolores, des hochets, des chaînes d'anneaux, des livres en plastique, tous ces petits bouts de couleurs et de textures qui permettent d'éveiller nos petits, petit à petit. Je me console et reprends mes esprits en me disant que le véritable éveil, c'est nous qui le donnons à nos enfants, par nos sourires, nos câlins, nos jeux et nos mots rigolos, chantés ou répétés! Nos mots et nos gestes valent tous les jeux du monde, et encore plus... Je rêve de fabriquer les jeux des enfants, du home made, mais mes doigts ne sont pas ceux d'une fée, hélas! Aparté : pour des merveilles de jouets à faire rêver l'enfant en nous, visitez La Grande Ourse (Montréal, rue Rachel), des jouets pour la vie inspirés de la pédagogie Steiner.

Nous sommes là, devant sa fragilité; il a besoin de notre amour pour manger, boire, se vêtir. Il a aussi besoin de nous, dès maintenant, pour amorcer l’accomplissement de son projet, de son destin.
(...)
Quelques verres identiques remplis d’eau à différents niveaux que l’on frappe avec une baguette de bois pour faire de la musique le touchera plus intimement, plus profondément qu’une symphonie même grandiose entendue à la radio.
(...)
Si nous donnons à l’enfant un vrai coquillage, des jouets en bois, en laine ou en coton, des noix en écailles, des cailloux, des clochettes en cuivre; si nous cuisions avec lui en lui offrant la vraie saveur des carottes, des haricots, de la bonne farine, alors, nous varions sa palette sensorielle dans un registre qui touche de près la vie, un registre qui appartient à sa vraie maison. Si nous lui permettons de jouer librement, animé par son imagination et son pouvoir d’imitation, nous lui permettons d’élaborer son plan de jardin qu’il réalisera plus tard.

Marguerite Doray, propriétaire de la boutique-atelier La Grande Ourse


Ce n'est pas terminé. Dans la petite pièce attenante à la salle de jeux, celle qui n'a jamais été finie et qui me sert d'entrepôt de papiers issus de mon ancienne (et future) carrière de prof, de souvenirs, mais également de vêtements d'enfants qui ne font plus... Je ne comprends pas, mais une force inexplicable me retient toujours de les donner (et si nous avions un quatrième enfant, et si une amie en avait besoin, et si, et si, toujours si, toujours des conditions!). Vous ne pouvez pas imaginer la quantité de bottes, de souliers, de manteaux et autres vêtements qui peuvent dormir là-dedans! Je me suis dit que je ne pouvais pas laisser tous ces trésors-là quand des personnes démunies n'avaient pas les moyens de se vêtir convenablement... Les sacs se sont remplis tellement plus vite!

Bon, rien ne sert de vous dire que ce Grand ménage de décembre pour la Guignolée ne fait que commencer, qu'il n'est absolument pas terminé... J'ai jusqu'à Noël pour épurer la maison (j'entends Martin qui s'affaire à vider encore les armoires de la cuisine!) et davantage, toute l'année, car la pauvreté ne s'arrête pas après le Temps des Fêtes...

Pour clôturer la journée, nous sommes allés porter des boîtes de victuailles chez Jean Coutu (la pharmacie fait partie des partenaires pour la Guignolée des médias 2010). J'ai expliqué à Angélique que nous allions peut-être trouver un ami (!), ce qui l'a rendit très joyeuse au départ, mais triste au retour de ne pas en avoir trouvé un...

Pendant que les filles brossaient leurs dents, épuisées de cette grosse journée, j'ai vidé les armoires de la salle de bain (boîtes de dentifrice, déodorants, gel, brosses à dents, tout ce qui pourrait être utile quoi!). Et encore, j'ai pensé, une fois les petites au lit, que nous pourrions donner des Napkins et autres trucs pour décorer.

- Voyons Isa, tu vas pas donner des trucs comme ça?
- Et pourquoi pas? Ceux qui n'ont pas beaucoup d'argent aimeraient peut-être bien avoir des belles serviettes de table, des chandelles et des belles nappes pour fêter, tu ne trouves pas?

Et puis, pour Noël, un centre de table, c'est beaucoup plus facile à donner que du sens, non? ;-)

***


2 commentaires:

  1. Un bon ménage, ça fait toujours du bien. On accumule tellement de choses qui ne nous servent plus, mais qui peuvent encore servir à d'autres.

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  2. Tu as bien raison, mais pour ma part, il faut vraiment que je fasse un effort considérable, car je voudrais tout garder, au cas où... Maintenant, grâce à ton excellent billet, j'ai une bonne raison de garder les chaussettes dépareillées! ;-)

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