Lire, c'est s'enlivrer, se délivrer, se libérer.
(Livre, du latin liber, libris.)
La princesse au petit pois
Andersen
Il était une fois un prince qui voulait épouser
une princesse, mais une vraie princesse. Il fit le tour de la terre pour en
trouver une, mais il y avait toujours quelque chose qui clochait; des
princesses, il n'en manquait pas, mais étaient-elles de vraies princesses?
C'était difficile à apprécier, toujours une chose ou l'autre ne lui semblait
pas parfaite. Il rentra chez lui tout triste, il aurait tant
voulu avoir une véritable princesse. Un soir, par un temps affreux, éclairs et
tonnerre, cascades de pluie que c'en était effrayant, on frappa à la porte de
la ville et le vieux roi lui-même alla ouvrir. C'était une princesse qui était
là, dehors. Mais grands dieux! De quoi avait-elle l'air dans cette pluie, par
ce temps! L'eau coulait de ses cheveux et de ses vêtements, entrait par la
pointe de ses chaussures et ressortait par le talon... et elle prétendait être
une véritable princesse! « Nous allons bien voir çà, pensait la vieille reine,
mais elle ne dit rien. »
Elle alla dans la chambre à coucher, retira toute
la literie et mit un petit pois au fond du lit; elle prit ensuite vingt
martelas qu'elle empila sur le petit pois et, par-dessus, elle mit encore vingt
édredons en plumes d'eider. C'est là-dessus que la princesse devait coucher
cette nuit-là.
Au matin, on lui demanda comment elle avait
dormi. « Affreusement mal, répondit-elle, je n'ai presque pas fermé l'œil de la
nuit. Dieu sait ce qu'il y avait dans ce lit. J'étais couché sur quelque chose
de si dur que j'en ai des bleus et des noirs sur tout le corps! C'est terrible! »
Alors ils reconnurent que c'était une vraie
princesse puisque, à travers les vingt matelas et les vingt édredons en plumes,
elle avait senti le petit pois. Une peau aussi sensible ne pouvait être que
celle d'une authentique princesse.
Le prince la prit donc pour femme, sûr maintenant
d'avoir une vraie princesse et le petit pois fut exposé dans le cabinet des
trésors d'art, où on peut encore le voir si personne ne l'a emporté.
Et ceci est une vraie histoire.
***
Pistes pédagogiques pour les élèves
Dans ton journal d’écriture, parle-moi d’un livre
qui a marqué ton enfance.
- Quel en est le titre? Est-il illustré? Le
possèdes-tu encore?
- Pourquoi ce livre est-il si marquant pour toi?
- Le lisais-tu seul(e) ou avec tes parents?
Toujours dans ton journal d’écriture, écris une
interprétation personnelle de la morale du conte de Hans Christian Andersen.
Une morale, c’est une leçon de vie qu’on peut tirer d’un récit. Elle nous fait
réfléchir, nous questionne et nous inspire, parfois.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de me laisser un mot sympathique.